jeudi 22 novembre 2012

Egoïsme ?

L’Homme est égoïste.

Bon.

Ce n’est pas la découverte du siècle je l’avoue ! Mais ça m’a frappée lors d’une bête discussion entre collègues (oui ça m’arrive assez souvent vous verrez, je suis frappée par des idées !).

Replaçons nous dans le contexte. Nous sommes à la cantine, une demi-douzaine de collègues discutent de tout et de rien (surtout de rien d’ailleurs, c’est d’un tel ennui les discussions à la cantine !) quand madame Citron nous explique que la maman de son compagnon est hospitalisée une nouvelle fois. Tout le monde prend un air accablé (alors que, soyons franc, on ne connait déjà pas monsieur Citron alors le devenir de sa mère on s’en carre sévère…) Bref. Suite à cette annonce la discussion dévie fatalement sur le « Et si ». « Et si elle mourrait » (non pardon, « Et si elle partait » le terme mourir étant le premier tabou de notre société). Si mamie Citron partait donc, comment papi Citron pourrait-il s’en remettre ? Question légitime certes, même si tellement inutile lorsqu’elle est posée à la cafeteria ! Et là, là, la réponse qui m’a frappée : « Oh, il faut qu’il se fasse aider, c’est important de se faire aider ! Moi ma belle-sœur elle a perdu son mari il y a 8 ans et elle refuse toujours de se faire aider ». S’en est suivi une longue description de la triste vie de la dite belle-sœur qui a gardé toutes les affaires du mari jusqu’à sa brosse à dent, qui se réfugie dans un boulot très prenant et qui, comble du mauvais gout refuse de partir en voyage organisé pour changer d’air !

Hum. Et c’est là que j’ai envie de dire « Mais fichez lui la paix à cette pauvre belle-sœur !!! Et par la même occasion, fichez la paix aussi à papi Citron et à tous les gens qui ne pensent pas leur vie comme vous le souhaitez ! » Si madame Belle-sœur n’a pas envie de tourner la page, si elle a envie de finir sa vie seule en pensant à son homme, qui êtes-vous pour venir lui dire qu’elle a tort ? Qui êtes-vous pour lui expliquer qu’elle devrait aller au Mexique avec un troupeau de touristes dégénérés pour se trouver un vieux veuf mal rasé qui se cherche une bonniche femme ?

Et de la même façon, quand j’ai entendu monsieur Gepetto dire « Moi j’ai pas peur pour ma mère, elle est catholique donc même quand elle dit qu’elle a envie de mourir je suis tranquille elle ne peut rien faire ! » j’ai pas pu m’empêcher de penser que, si madame Gepetto avait envie de mourir, qui était-on nous, la société, pour décider pour elle que non, elle devait vivre, dépendante de ses infirmières en 3/8 et souffrant de douleurs chroniques… Et c’est là que je me dit que l’Homme est égoïste. Parce qu’en fait si monsieur Gepetto ne veut pas que sa mère se suicide (sa chèèère maman qu’il ne voit même pas une fois par an), ce n’est pas pour elle, c’est uniquement pour lui ! C’est lui qui souffrira si elle passe le cap, elle au mieux elle sera heureuse auprès de son Dieu et de son mari (sait-on jamais) et au pire elle n’existera plus du tout – et par conséquent elle ne souffrira pas non plus.

Lorsqu’on qu’on évoque la mort, l’être Humain a peur. Peur de mourir, mais surtout peur de voir mourir. C’est comme dans les films, quand la brave maman voit son gentil bébé menacé elle dit toujours : « Prenez moi mais épargnez mon bébé ! » Ben moi, si j’étais le bébé, je préfèrerais être mort que d’être orphelin, surtout en étant entouré par la bande de vilains pas beaux qui vienne de tuer ma maman ! J’ai toujours trouvé cette phrase bizarre et pas si héroïque que ça…

Et si on arrêtait de regarder notre nombril et qu’on commençait à regarder celui des autres ?

1 commentaire:

  1. Très juste ton article, je trouve.
    Mais comme tu le dis, les discussions à la cantine, c'est un peu pour passer le temps, pour dire quelque chose, pour faire l'intéressant (cf M Gépetto). Devant les autres on se cache derrière une posture bien pensante, et quand on est tout seul on se met à réfléchir vraiment, sauf qu'on ne le dira pas forcément. Il faudrait pas passer pour le rabat-joie on le mec qui réfléchit quand même, hein.

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