lundi 25 mars 2013

Quand l’obscurantisme dépasse la raison…

Je m'étais jurée de ne pas parler du "Mariage pour Tous" ici, mais ça me démange trop, tant pis pour l'originalité moi aussi je m'y mets ! 
Quand je vois tous ces gens défiler contre les droits de leurs Frères, peut-être même de leurs Fils, brandir enfants et slogans ineptes pour faire front contre une institution qu'ils considèrent comme inconvenante, quand a contrario je vois des gens invectiver ces opposants à coup d'homophobes, d'esprits fermés ou d'insultes en tout genre, je me pose des questions. 

La première est : « Est-ce réellement de l'homophobie ? » L'homophobie c'est quoi exactement ? Homo- ça va, pas besoin d'y revenir tout le monde voit à peu près ce que c'est ? Bon, mais alors -phobie, qu'est-ce que c'est ? Dans la mythologie grecque, Phobos était l'incarnation de la peur panique, et le terme phobie dérive directement de cette notion. On a donc Homo-phobie = peur panique de l'homosexualité. Ces centaines de milliers de personnes qui scandent des propos insultants sous les yeux de leurs enfants seraient-ils donc juste paniqués ? Mmhh, ils n'en ont pas l'air. Je les trouve plus haineux qu'apeurés. Je remplacerais donc le suffixe -phobie par un de ma création, -mysie, du grec "mysos" la haine. Sont-ils "homomyses" alors ces gens ? Non, je ne crois pas. Parce je n’ai pas l’impression que c’est l'homosexualité qui les rebute. Dans leurs discours (enfin dans le discours de la masse, parce qu'évidement dans le tas il y en a sûrement qui aiment "casser du pédé") je ressens de la haine contre les familles homoparentales. Je ne pense pas que cette foule qui hurlait hier haïsse les gays, je pense que c’est l’idée que ces gays élèvent des enfants (DES enfants et pas LEURS enfants) qui est insupportable à la majorité des opposants. Ils haïssent ce nouveau modèle, justement parce qu'il est nouveau. A mes yeux les manifestants "anti-mariage-pour-tous" ne sont donc pas homophobes, mais… Néomyses ! 
Mais en réalité je pense que ça va plus loin, beaucoup plus loin. Ce qu'ils défendent finalement, ce ne sont pas les droits des enfants comme ils le prétendent, ce qu'ils défendent c'est leur modèle séculaire de la famille. Je pense tout simplement que ces gens ont peur (oui on revient à la phobie finalement) de se retrouver eux-mêmes dans un schéma qui ne sera plus la norme. La haine et la peur peuvent rendre aveugles, car il est évident que même si tous les gays de France décidaient de se marier et de fonder une famille, la proportion de familles hétéros serait toujours écrasante. Non, nous ne sommes pas cernés par des hordes d’homosexuels masqués qui n'attendent qu'une loi pour sortir de l'ombre et conquérir le monde !!! 

Ma deuxième question est : « Est-ce qu'ils pensent ce qu'ils disent, ou bien est-ce juste un effet de masse ? » C’est peut-être mon esprit idéaliste qui ressort (oui oui, je ne suis pas que fataliste !) mais j’ai du mal à penser que tous ces gens qui manifestent, et même tous ces gens qui s’opposent ouvertement au mariage gay, soient tous réellement convaincus par leurs arguments. Je me souviens d’avoir participé aux manifestations lycéennes dans ma jeunesse (il y a fort fort longtemps !), non pas par conviction politique, mais plus « pour faire comme les copines » (et aussi pour sécher une journée de cours, mais cet argument n’est pas recevable dans le cas d’une manif’ ayant lieu un dimanche !) De plus l’effet pervers de la masse, c’est qu’une idée au départ modérée devient rapidement radicale. « Je pense qu’un père une mère et des enfants est le meilleure schéma familial existant » peut ainsi vite se transformer en « Un père une mère et des enfants est le seul schéma familial valable ». La foule a toujours été l’ennemie de la raison. 

Et j’ai gardé le plus important pour la fin, le vrai cœur de la question : « Un enfant peut il grandir sainement et sereinement au sein d’une famille homoparentale ? » Parce qu’au fond, c’est la seule chose qui compte dans cette histoire. Procédons par ordre, quels pourraient-être les obstacles rencontrés par un enfant ayant 2 papas (ou 2 mamans). 
  • Problème identitaire ? « Quelles sont mes origines ? Qui sont mes géniteurs ? » (cf. adoption, dons de gamètes, accouchement sous X, père inconnu…) Comment peut-on croire qu’un enfant né d’une PMA avec don d’ovocytes, ou qu’un enfant adopté né sous X se posera moins de questions sur ses origines s’il est adopté par un couple hétéro que par un couple homo ? Et ne me dites pas que l’enfant du couple hétéro croira que ses parents adoptifs sont ses géniteurs, parce que dans le genre malsain… Argument 1, irrecevable ! 
  • Besoin de se confier à un parent du même sexe ? « Que faire lors de mes 1ères règles ? » « Qu’est-ce qu’une érection ? » (cf. Parents célibataires, Adoption célibataires…) Effectivement on peut penser qu’un ado sera plus à l’aise pour parler sexualité avec un homme, qu’une jeune fille s’ouvrira plus facilement à une femme au sujet de son corps, mais 1/ ce n’est pas une obligation (je crois avoir plus appris sur mon cycle auprès de mon père qui était à l’aise avec le sujet) et 2/ les oncles, les tantes, les amis, les conseillers d’éducations, les voisins… il n’y a pas que les parents qui peuvent parler aux jeunes ! Ou alors on devrait retirer la garde de leurs enfants à tous les parents célibataires ! Argument 2, irrecevable ! 
  • Les moqueries, les brimades ? Cet argument n’en est pas un à mes yeux. En effet, si on regarde en arrière, chaque évolution du schéma familial a eu son lot d’oppressés (oppressions bien souvent beaucoup plus grave que les quolibets dont on parle ici), mais heureusement pour nous, les idéalistes et les pionniers de ces changements ne se sont pas arrêtés à cet argument, sinon à l’heure actuelle un blanc ne pourrait pas se marier avec une noire, les femmes divorcées ne seraient pas admises « dans le monde », les enfants de parents non-mariés seraient considérées comme des parias… Aujourd’hui, les mentalités ont évolué, ce qui était considéré comme une hérésie il y quelques dizaines d’années est désormais normal et même banal. Par ailleurs je me pose la question (encore une !) « Qui donc pourrait-bien s’en prendre à un enfant sur l’homosexualité de ses parents ? » Tiens tiens, j’ai comme une petite idée qui résonne depuis les Champs-Elysées… 
Qui sont donc les enfants les plus à plaindre ? Les enfants de Julie et Marie, qui les aiment et les élèvent dans le respect de l’autre ? Les enfants de Paul, papa veuf qui fait de son mieux pour joindre les deux bouts ? La fille adoptive de Camille, brillant médecin qui enchaine les gardes 50h par semaine ? Les enfants de Marie-Chantal et Jean-Eudes qui sont éduqués dans la haine de quelque chose qui les dépasse ? Les enfants de Caroline, qui vivent en foyer car leur maman ne peut/veut pas les élever ? Les enfants de Ming et Kevin qui vivent à 6 dans un 30 m² ? Mes enfants ? Vos enfants ?
Quelle est-donc cette société qui se permet de juger qu’un type de parent est meilleur qu’un autre ? 

Bien sûr il faut réfléchir au sens large, pour une fois il faut faire des généralités, parce que, chez les homos comme chez tout le monde, il y a évidemment de mauvais parents. Mais on ne retire pas le droit d’avoir des enfants aux couples hétéros sous prétextes que certains enfants issus de leur type de familles sont maltraités ?! Alors il doit en être de même pour les couples homos. Quel que soit le schéma, il me semble évident que les enfants élevés dans l'amour iront toujours bien. 
Et comme le disais Hannah Arendt : « Le droit d’épouser qui l’ont veut est un droit de l’homme élémentaire (…) Même les droits politiques (…) sont secondaires face aux droits humains inaliénables à la vie, à la liberté et à la poursuite du bonheur (…) » et si en 1959 elle l’écrivait à propos des mariages interraciaux aux États-Unis, cette citation n’a jamais eu autant sa place dans l’actualité française qu’aujourd’hui…

mardi 19 février 2013

Mentir aux enfants ?!



J'ai souvent lu et entendu cet axiome : Il ne faut pas mentir aux enfants. 


Certes. 

Dans l'absolu j'adhère. Mais là où je n'adhère plus, c'est que bien souvent le sujet qui mène à cette vérité absolue, je vous le donne en mille, c'est le Père Noël. Ce sujet est un troll récurent sur les communautés de mamans (enfin un des troll parce qu'il y en a tellement, l'allaitement, les boucles d'oreilles, l'éducation non-violente et j'en passe !) 
Le Père Noël donc, flanqué de sa copine la Petite Souris, sont bien souvent montrés du doigt par des mamans parfaites qui refusent de mentir à leurs chères petites têtes blondes. Ces gentilles mamans leur expliquent donc dès leur plus jeune âge que la montagne de cadeau qu'ils trouvent sous le sapin (montagne tellement débordante que la chère petite tête blonde en question ne se souvient généralement plus du premier paquet déballé avant d'avoir atteint le dernier, mais c'est une autre histoire) n'est que le fruit du travail et des sacrifices parental. Ouais. Youpi. Sympa le réveillon ! Autant je ne suis pas pour entretenir à tout prix la croyance, autant interdire aux enfants de rêver me parait éminemment violent. Personnellement je ne pense pas que raconter une jolie légende collective, inventée pour les enfants, soit un mensonge. Pas plus que l'éternel "Mange ta soupe ça fait grandir" d'ailleurs, et pourtant l'un comme l'autre ne sont pas des vérités. Nous ne vivons pas dans un monde manichéen, entre le blanc et le noir il y a une magnifique palette de gris, et même mieux, une infinité de couleurs qui embellissent la vie ! 
De plus, je pense qu'apprendre à différencier l'imaginaire du réel est capital dans la construction de l'intellect de l'enfant. Et comment apprendre à discerner l'imaginaire si celui-ci n'existe pas. Quand je rajoute un couvert à table pour le copain invisible de mon zouavillot, est-ce que je lui mens ? Quand je lui explique que mes Mamies sont dans le ciel, est-ce que je lui mens ? Non, je ne crois pas. 

Par ailleurs, il semble perçu comme normal de ne pas montrer à un enfant quand une de ses bêtises nous amuse. Quand je retrouve ma zouavillotte couverte de chocolat parce qu'elle s'est fait tomber le pot sur la tête en essayant de piquer dedans, oui c'est une bêtise, oui ça m'agace parce qu'il va falloir nettoyer, mais oui aussi ça me fait hurler de rire ! Sa petite tête dépitée est impayable ! Il me semble plus mensonger alors de feindre la colère plutôt que d'éclater naturellement de rire. Evidemment je lui explique que c'est une bêtise  et qu'elle a plutôt intérêt à m'aider à remettre de l'ordre. Mais je refuse de lui mentir sur mon sentiment premier.

Alors je ne dis peut-être pas que des vérités à mes enfants, mais au moins je ne leurs mens pas. Na.

lundi 14 janvier 2013

Non au politiquement correct !


Voilà, c’est dit ! S’il y a bien une chose que je trouve hypocrite dans notre société, c’est bien le politiquement correct. Gros, vieux, sourd, noir… sont des mots qui ont été inventés non pas pour se moquer ou pour rabaisser les gens, mais pour les décrire. En quoi dire d’une femme qu’elle est grosse, d’un homme qu’il est vieux ou d’un enfant qu’il est noir serait-il plus choquant que de parler de la collègue « bien en chair », du voisin « du troisième âge » ou pire du petit camarade « de couleur » ? Sommes-nous tellement cernés par la méchanceté que nous ne puissions plus voir dans ces descriptifs que des agressions ? 

Et pour reprendre mon dernier exemple, le racisme est-il plus marqué quand on utilise des termes tels que "noir" ou "arabe" ou bien quand on tourne autour du pot (« tu sais le voisin, celui qui est grand avec des lunettes et une petite moustache… » « Ah, tu veux parler du monsieur qui a "des origines" * ? » « Oui, voilâââ !!! ») La mesquinerie de ces faux-fuyants me semble tellement plus symptomatique d’un racisme latent qu’une expression claire et précise.  

Quand je parle de quelqu’un qu’il ne connait pas à mon zouavillot, en général il me demande : 1/ c’est un garçon ou une fille ? 2/ il est de quelle couleur ? Parfois, quand il me pose cette question en public, je surprends le regard offusqué de quelques "bien-pensants". Et ça me fait rire ! Parce que mon fiston quand il demande ça, c’est juste pour se faire une idée de la personne qu’il va rencontrer (parce qu’on aura beau dire ce qu’on voudra, un blanc et un noir, ça ne se ressemble pas !) et en aucun cas pour se confronter à une soi-disant échelle de valeur. 
Alors quoi ? Je devrais lui apprendre que la couleur des gens est taboue, et ainsi apporter encore un peu d’eau au moulin du racisme ordinaire ? S’il me demandait la coiffure ou la couleur du pantalon de cette même personne tout le monde trouverait cela mignon, mais la couleur de sa peau ! Ouuuhh, c’est honteux !!!

Alors non, je ne céderai pas à la mode du politiquement correct, même si ça me vaut des regards en coin ou des remarques mal venues. Et tant que j’y suis, je tiens à apporter mon soutien à tous les homosexuels, homos, lesbiennes, gays, pédés, gouines ou peu importe le terme, qui vivent à l’heure actuelle une humiliation des plus choquantes : se faire insulter par un demi-million de ses « frères » (Liberté, Egalité, Fr… non vraiment sur ce coup-là, je n’y crois plus !) quel que soit le vocabulaire utilisé, ça reste une gifle dont on ne doit pas se relever si facilement…

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* « Des origines » : Expression grotesque et hypocrite visant à désigner une personne "visuellement" étrangère. 
Ex : un guadeloupéen, un malien ou encore un roumain ont « des origines » alors qu’un breton aux yeux bleu, un savoyard pur souche ou même un anglais à l’accent si charmant eux, n’en ont évidement pas !!!

lundi 17 décembre 2012

Back to the... Past


L’idée n’est pas de moi, mais j’aimerai faire un petit clin d’œil à Madame Déjantée (qui ne me connait pas mais moi je la suis depuis un moment !) en reprenant son concept « Delorean Spirit » pour faire un petit tour dans mes souvenirs ! Petit retour en arrière sur ces 31 dernières années donc.

Accrochez-vous…
3… 
2… 
1… 
C'est parti !!!

Il y a 1 an, je redécouvrais les plaisirs de la parentalité, avec un bébé merveilleux, du genre qui donne envie de ne surtout pas en refaire d’autre !!!

Il y a 2 ans, je claquais la porte à la tronche de mon très cher gynécologue, qui prenait mes supplications d’arrêt pour de la paresse alors que j’étais à 2 doigts de la rupture physique et psychologique. Ce fut la meilleure chose que j’ai faite puisque j’ai alors rencontré la plus merveilleuse spécialiste de l’univers !

Il y a 3 ans, je prenais pour la première fois un réel plaisir à préparer les fêtes de Noël, tout en regardant briller les yeux de mon tout petit émerveillé. 

Il y a 4 ans, je découvrais les plaisirs de la parentalité, avec un nouveau-né merveilleux, du genre qui donne envie d’en faire une dizaine d’autres.

Il y a 5 ans, je me demandais ce qui clochait chez moi pour que la vie ne veuille pas se loger dans mon ventre après tant de temps. J’étais à mille lieues de me douter que je passerais le Noël suivant avec un micro-boy tout contre mon sein !

Il y a 6 ans, je trinquais à l’obtention de mon diplôme, tout en me demandant ce que j’allais bien pouvoir faire de ma vie maintenant !

Il y a 7 ans, je me transformais en weeding-planner ! Organisation, achats, administratif, travaux manuels, gestion de la politique familiale… afin que tout soit parfait pour dire le Oui le plus important de ma vie !

Il y a 8 ans, je regardais avec envie le ventre rond de ma demi-sœur. Je me battais intérieurement entre désir et raison, sans jamais oser en parler à quiconque. Je continuais à avaler quotidiennement ma pilule mais il m’arrivait de pleurer en même temps… 

Il y a 9 ans, j’arrachais mon ours à moi des bras de sa maman ourse pour créer notre joli petit nid douillet à nous. J’étais partagée entre l’euphorie d’être enfin avec l’homme que j’aimais, et la peur viscérale de revivre un échec. 

Il y a 10 ans, dans la douceur d’une after soirée, je faisais le serment à celui qui ne l’était pas encore, qu’il était l’homme de ma vie… 

Il y a 11 ans, je venais de marier mon père. Electrochoc. Je décidais de prendre ma vie en main, de construire mon avenir pour moi aussi un jour, réussir à fonder quelque chose de bien.

Il y a 12 ans, je vivais mes premiers (et seuls) mois de liberté totale, pas de parents, pas de petit ami, des cours auxquels je n’allais (quasiment) pas… Je faisais ce que je voulais, et quand je le voulais, j’écumais les soirées étudiantes, je passais de beuverie en beuverie et de flirt en flirt !

Il y a 13 ans, j’emménageais à 300 km de chez mes parents avec mon petit copain. Je savais dès le début que c’était une mauvaise idée, mais j’ai quand même foncé tête baissé ! Ma mère était dévastée et inquiète, mais elle a eu la témérité de me laisser faire mes choix et découvrir mes erreurs par moi-même. Elle a eu raison.

Il y a 14 ans, je faisais semblant d’avoir peur du bac blanc qui s’approchait pour faire comme les copines, alors que secrètement, j’étais très sûre de moi. 

Il y a 15 ans, je découvrais la griserie procurée par la sensation d’un volant sous les doigts et d’une pédale sous le pied. Malgré la présence de mon père à mes côtés je me sentais toute puissante, et j’ai conduit toute seule les 800 km qui nous séparaient des sommets enneigés !

Il y a 16 ans, je déprimais en pensant à mon premier baiser, un amour de vacances que j’avais pris au sérieux (mais pas lui bien sûr !). Je me disais que ça faisait trop mal d’être abandonnée, et que jamais plus je n’aurais de petit copain.

Il y a 17 ans, je regardais mon corps de petite fille en me demandant pourquoi ? Pourquoi toutes mes copines ressemblaient à des femmes et pas moi. Je désespérais qu’un jour un garçon s’intéresse à moi, j’étais prête à accepter le premier venu comme petit ami, mais malheureusement (ou plutôt heureusement en fait !) même le premier venu ne s’intéressait pas à moi…

Il y a 18 ans, je sortais de mon premier conseil de classe en tant que déléguée. Je prenais mon rôle très à cœur, j’avais fait des fiches personnalisées sur lesquelles j’avais pris plein de notes, j’étais super fière de moi. Et au final les élèves n’étaient intéressés que par leur moyenne. J’ai gardé toutes mes jolies fiches pour moi…

Il y a 19 ans, mon grand-père venait de se remettre pour la 3ème fois d’une attaque qui – selon les médecins – aurait dû lui être fatale ! Bizarrement, lors de chacune de ces 3 premières attaques j’avais rêvé de lui la nuit précédente. 
Je n’ai pas rêvé pour la 4ème… J’ai toujours l’impression que c’est de ma faute s’il ne s’est pas remis de cette dernière.

Il y a 20 ans, je découvrais Emile Zola. La rencontre littéraire de ma vie, orchestrée par la meilleure prof de français de l’univers qui au lieu de m’imposer des livres « de mon âge » a su étancher la soif de découverte qui m’asséchait.

Il y a 21 ans, j’apprenais – fébrile – que j’allais avoir 3 nouveaux cousins dans l’année ! 3 ! J’étais excitée comme une puce, et surement un peu insupportable auprès des futures mamans à qui je touchais le ventre tout le temps !

Il y a 22 ans, ma petite cousine m’annonçait, sous le sceau du secret le plus absolu, qu’elle savait que le père Noël n’existait pas, mais qu’il ne fallait surtout pas qu’on avoue notre savoir aux parents au risque de ne rien recevoir du tout ! Je lui ai promis de ne rien dire et – j’ai honte encore aujourd’hui – j’ai filé en rigolant le raconter à ma mère ! 

Il y a 23 ans, je m’essayais à la prière auprès de toutes les divinités dont j’avais connaissance pour que mon microscope soit bien au pied du sapin ! Je m’imaginais déjà tout ce que je pourrais découvrir grâce à cet ustensile magique. J’avais même prévu de m’enfuir et d’aller dévaliser un magasin si je ne l’obtenais pas. Heureusement, ce ne fut pas nécessaire !

Il y a 24 ans, je rencontrais par hasard le garçon qui avait partagé ma chambre à la maternité. A partir du constat de notre date de naissance commune, nous sommes remontés jusqu'à l'hôpital qui nous avait vu naître et ému aux larmes nos mamans en les (re)présentant l'une à l'autre !

Il y a 25 ans, j’étais une véritable Hermione Granger miniature (les pouvoirs en moins !), toujours la main en l’air, et toujours frustrée parce que la maîtresse interrogeait toujours quelqu’un d’autre. Quand ma mère lui a demandé des explications elle a répondu « Je ne l’interroge pas car je sais qu’elle connait la réponse ! » Ou comment prouver que la psychologie de l’enfant n'est pas au programme de la formation des maîtres... 

Il y a 26 ans, je me faisais refouler de la maternité où je devais rencontrer ma petite cousine ! « Les enfants c’est sale, c’est bien trop risqué !!! » Résultat je l’ai vue par la fenêtre du 5ème étage, et j’ai enfin pu l’embrasser pour de vrai 2 jours après. C’est sûr qu’en 2 jours elle avait dû développer un système immunitaire inviolable la pepette !

Il y a 27 ans, j’entamais ma deuxième deuxième année de maternelle. Malgré mes capacités, mon envie d'apprendre et les supplications de ma mère, ils n’ont jamais voulu me laisser conserver mon année d’avance. J’en garde encore un très mauvais souvenir, bien que très jeune je me souviens d’avoir vu « partir » toutes mes copines chez les grands sans moi.
Etre punie pour avoir bien travaillé, sentiment d’injustice que j’ai eu beaucoup de mal à accepter…

Il y a 28 ans, j’annonçais fièrement à mes copains que mes parents étaient « démariés ». Je trouvais ça cool, j’avais deux maisons, deux voitures, et même si je ne le savais pas encore, j’allais avoir deux fois plus de cadeaux à Noël !

Il y a 29 ans, je m’apprêtais à faire mes premiers pas à l’école. J’étais à l’aube de quelques mois de larmes et de cris, qui heureusement n’ont pas auguré la suite de ma scolarité.

Il y a 30 ans, je hurlais à la vue de tous ces pères Noël qui voulaient tous me prendre sur leurs genoux sans même me donner un des nombreux paquets-cadeaux qui les entouraient !

Il y a 31 ans, je mettais en place ma première stratégie machiavélique pour expliquer à mes parents que la soupe c’est pas bon : grève de la faim générale et prolongée !


Et il y a 2 heures, je me disais que ça serait bien de faire un peu de ménage dans cette maison avant d'aller chercher les zouavillots… Oups…

lundi 3 décembre 2012

Du Portage Physiologique

En ce moment, hiver et transports en commun obligent, je croise souvent des parents qui portent leurs nourrissons en porte-bébé. Mais, si à mon grand plaisir on voit de plus en plus souvent des systèmes de portage physiologiques (écharpes, préformés, slings…), en grande majorité ces accessoires restent de très (trop !) classiques BabyBeurk ! (Oui, je sais, j’utilise un terme forumesque et péjoratif, mais il est hors de question que je fasse plus de pub à la marque suédoise qu’elle n’en a déjà, na !).

Je trouve aberrant qu’à l’heure actuelle, avec les connaissances existant sur la physiologie du portage, BabyBeurk ait toujours le culot de vendre, et à des prix exorbitants en plus, ses espèces de sacs à bébés, tout aussi inconfortables pour le porteur que pour le porté.

Pour les néophytes, quelques notions de bases sur le portage :
Portage Physiologique
Portage en harnais, dit classique
POSISITION DU BÉBÉ
Assis ou accroupi, porté sur ses fesses
Debout, porté par ses parties génitales
PHYSIOLOGIE DU BÉBÉ
Dos arrondi, genoux remontés : assez similaire à la position fœtale.
Dos droit (voire cambré en position face au monde), jambes pendantes.
PHYSIOLOGIE DU PORTEUR
Poids du bébé réparti entre le bassin, le dos et les épaules.
Intégralité du poids sur les épaules.
DURÉE D'UTILISATION
De la naissance jusqu’à plus de 3 ans (15-20 kg)
De la naissance jusqu’à 6-8 mois (environ 9 kg)
FOURCHETTE  DE  PRIX
D’une trentaine d’euros (slings) à une centaine (préformés)
D’une soixantaine d’euros à plus de 135 euros selon les modèles


La comparaison est plus que parlante n’est-ce pas ? (et je promets en mon âme et conscience que je suis restée parfaitement objective)

Alors je me pose la question, pourquoi ? Pourquoi cette marque ne se reconvertit-elle pas dans la confection de meilleurs porte-bébés ?
Qu’on ne me parle pas de loi de l’offre et la demande, la majorité de la demande actuelle étant orientée par la pub. Je ne vois pas pourquoi Madame Michu, si elle était bien informée, préférerait acheter un ustensile inconfortable quand elle pourrait en avoir un mille fois mieux au même prix. Si elle continue d’acheter ces horreurs c’est uniquement parce qu’elle ne sait pas qu’il existe autre chose, mieux de surcroît.
Qu’on ne me parle pas de rentabilité, je ne vois pas pourquoi ils ne pourraient pas transformer leur string-à-bébé en un système de type Manduca ou ErgoBaby, qu’ils pourraient vendre aussi facilement, sans surcoût, et qui respecterait le dos de leur clientèle, grande et petite ?
Non, j’ai beau tourner et retourner la question dans ma tête je ne trouve vraiment pas de logique à cette politique de l’autruche, si ce n’est la paresse (pourquoi se fatiguer à faire mieux alors que ça se vend ainsi) et le mépris d’une clientèle acquise.

Alors puisqu’on ne peut pas compter sur les industriels pour informer les gens, je pense que c’est notre devoir à nous, parents informés, de jouer le rôle d’instructeurs et de publicitaires pour tous les moyens de portages respectueux. Et pour cela, je vous recommande le magnifique site Porter son enfant. Clair et complet, il vous offrira tous les conseils indispensables pour comprendre le portage et trouver le porte-bébé qui vous convient.

jeudi 22 novembre 2012

Egoïsme ?

L’Homme est égoïste.

Bon.

Ce n’est pas la découverte du siècle je l’avoue ! Mais ça m’a frappée lors d’une bête discussion entre collègues (oui ça m’arrive assez souvent vous verrez, je suis frappée par des idées !).

Replaçons nous dans le contexte. Nous sommes à la cantine, une demi-douzaine de collègues discutent de tout et de rien (surtout de rien d’ailleurs, c’est d’un tel ennui les discussions à la cantine !) quand madame Citron nous explique que la maman de son compagnon est hospitalisée une nouvelle fois. Tout le monde prend un air accablé (alors que, soyons franc, on ne connait déjà pas monsieur Citron alors le devenir de sa mère on s’en carre sévère…) Bref. Suite à cette annonce la discussion dévie fatalement sur le « Et si ». « Et si elle mourrait » (non pardon, « Et si elle partait » le terme mourir étant le premier tabou de notre société). Si mamie Citron partait donc, comment papi Citron pourrait-il s’en remettre ? Question légitime certes, même si tellement inutile lorsqu’elle est posée à la cafeteria ! Et là, là, la réponse qui m’a frappée : « Oh, il faut qu’il se fasse aider, c’est important de se faire aider ! Moi ma belle-sœur elle a perdu son mari il y a 8 ans et elle refuse toujours de se faire aider ». S’en est suivi une longue description de la triste vie de la dite belle-sœur qui a gardé toutes les affaires du mari jusqu’à sa brosse à dent, qui se réfugie dans un boulot très prenant et qui, comble du mauvais gout refuse de partir en voyage organisé pour changer d’air !

Hum. Et c’est là que j’ai envie de dire « Mais fichez lui la paix à cette pauvre belle-sœur !!! Et par la même occasion, fichez la paix aussi à papi Citron et à tous les gens qui ne pensent pas leur vie comme vous le souhaitez ! » Si madame Belle-sœur n’a pas envie de tourner la page, si elle a envie de finir sa vie seule en pensant à son homme, qui êtes-vous pour venir lui dire qu’elle a tort ? Qui êtes-vous pour lui expliquer qu’elle devrait aller au Mexique avec un troupeau de touristes dégénérés pour se trouver un vieux veuf mal rasé qui se cherche une bonniche femme ?

Et de la même façon, quand j’ai entendu monsieur Gepetto dire « Moi j’ai pas peur pour ma mère, elle est catholique donc même quand elle dit qu’elle a envie de mourir je suis tranquille elle ne peut rien faire ! » j’ai pas pu m’empêcher de penser que, si madame Gepetto avait envie de mourir, qui était-on nous, la société, pour décider pour elle que non, elle devait vivre, dépendante de ses infirmières en 3/8 et souffrant de douleurs chroniques… Et c’est là que je me dit que l’Homme est égoïste. Parce qu’en fait si monsieur Gepetto ne veut pas que sa mère se suicide (sa chèèère maman qu’il ne voit même pas une fois par an), ce n’est pas pour elle, c’est uniquement pour lui ! C’est lui qui souffrira si elle passe le cap, elle au mieux elle sera heureuse auprès de son Dieu et de son mari (sait-on jamais) et au pire elle n’existera plus du tout – et par conséquent elle ne souffrira pas non plus.

Lorsqu’on qu’on évoque la mort, l’être Humain a peur. Peur de mourir, mais surtout peur de voir mourir. C’est comme dans les films, quand la brave maman voit son gentil bébé menacé elle dit toujours : « Prenez moi mais épargnez mon bébé ! » Ben moi, si j’étais le bébé, je préfèrerais être mort que d’être orphelin, surtout en étant entouré par la bande de vilains pas beaux qui vienne de tuer ma maman ! J’ai toujours trouvé cette phrase bizarre et pas si héroïque que ça…

Et si on arrêtait de regarder notre nombril et qu’on commençait à regarder celui des autres ?

mercredi 7 novembre 2012

Trolls !

Troll (argot Internet) : Personne qui participe à une discussion ou un débat dans le but de susciter ou nourrir artificiellement une polémique, et plus généralement de perturber l’équilibre de la communauté concernée.


Qui fréquente un tant soit peu les forums (et notamment les forums féminins) a déjà eu affaire au troll. Le vilain troll poilu qui s’invente une vie, toujours tristement désastreuse et qui parle français « kom 1 aDo de kinz an » (ce qu’il est d’ailleurs la plupart du temps !). Il apparaît souvent quelques jours avant le drame avec une histoire juste assez triste pour amadouer le client, et quand les liens commencent à se créer, baam, le boulet de canon est lancé. La plupart du temps il s’agit de l’annonce d’un décès ou d’une maladie grave mais parfois le troll est plus imaginatif (naissance prématurée de quadruplés, agression sexuelle par le voisin de la grand-tante Ernestine…)

Le troll en lui-même est déjà un cas intéressant, mais là où ça devient vraiment croustillant, c’est quand on commence à s’intéresser aux chasseurs de trolls. Parce que là où le troll est souvent une jeune personne qui s’ennuie, le chasseur lui est un être imbu de sa personne, sûr de sa supériorité, et sans aucune pitié pour les sentiments de ses interlocuteurs. Le chasseur sait, il a « une preuve » de la duplicité du troll mais il ne veut pas la donner ouvertement, le chasseur n’incite personne à le croire mais se moque narquoisement de la naïveté de ceux qui ne le font pas. Et puis ça s’éternise, il y a de plus en plus de personne derrière le chasseur, des personnes qui auparavant s’étalaient en longs messages de soutien, et qui maintenant disent sans honte « de toutes façons je l’ai toujours trouvé louche ». Comme n’importe quel chasseur, le chasseur de troll ne vit que pour étaler ses trophées, et peu lui importe les réels sentiments de sa victime. Jamais il ne se demande pourquoi une personne en arrive à s’inventer une vie. Jamais il ne remet en question son arrogance et son agressivité. Jamais il ne se considère hors de son bon droit, le chasseur de troll est l’inquisiteur des forums, et s’il lui était donné un bûcher il se réjouirait de gratter l’allumette pour flamber les hérétiques.

Alors moi aujourd’hui, j’ai envie d’apporter mon soutien à tous les trolls malheureux, et aussi – et surtout – aux quelques personnes qui ont été injustement accusées, qui ont réellement un vécu atypique et désastreux, et qui quand elles ont cherché du soutien se sont trouvées face à un mur d’intolérance et de méchanceté. Et j’ai aussi envie de demander à tous ces chasseurs intransigeants de réfléchir à ce qu’il ressentiraient si un jour ils se trouvaient à la place d’une de leurs cibles… Et de répondre à cette simple question, vaut-il mieux soutenir un menteur ou blesser une personne en souffrance ? De mon côté il est clair que la réponse est toute trouvée…